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25 janvier 2025 6 25 /01 /janvier /2025 07:27

Bonjour à toutes et tous, voici la suite de notre récit.

Pour rappel, nous convoyons la péniche jusqu'à Rupt-sur-Saône, au chantier naval.

Après une nuit plus douce que la précédente, aux premières lueurs du jour, nous quittons le quai d'Auxonne pour remonter la Saône en direction de Gray. Le courant a encore forci, mais comme la rivière est large à cet endroit nous n'en sommes pas trop incommodés.

Au "menu" de cette journée, nous avons 50 km. à parcourir et 4 écluses à franchir. En temps normal ce trajet devrait nous prendre environ huit heures (six de navigation et deux pour les écluses et portes de garde), au vu du courant contraire nous décidons de ne pas nous arrêter pour le repas de midi, et piloterons en alternance.

Après une heure de progression nous nous trouvons à l'écluse de Poncey-lès-Athée (peut-être pour tester notre foi...!) En amont de celle-ci la glace nous attend à nouveau, mais elle ne résiste pas à notre passage. Après le canal de dérivation nous retrouvons le lit naturel de la Saône. Sa largeur est moindre et le courant s'accélère. Nous évaluons notre vitesse grâce au GPS, et nous rendons à l'évidence : les quatre premiers kilomètres /heure sont "avalés" par la vitesse de l'écoulement de l'eau. A ce rythme il sera très difficile d'arriver à Gray avant la nuit.

En passant sous le pont de Pontailler-sur-Saône, le rétrécissement de la rivière conjugué à l'entrave des piles du pont, accélèrent tellement le courant que nous le franchissons à 1 km/h. Dès ce moment-là nous optons pour la prudence et élaborons un plan B, pour continuer de progresser et mettre la péniche en sécurité.

La présence d'Eric, chef-mécanicien, nous est d'un grand réconfort; il veille comme une mère sur les huit cylindres en V de notre bon moteur de propulsion. Il est formel "Il ronronne à merveille !"

Après l'écluse de Heuilley, nous dépassons l'embouchure du canal "Entre Champagne et Bourgogne" et continuons notre petit bonhomme de chemin dans un magnifique décor de givre. Les hérons, cygnes, cormorans et canards apportent un peu de vie dans ce décor endormi. Les ragondins qui se moquent de la froidure de l'eau, s'enfuient dans leurs terriers à notre passage. Même au plus rude de l'hiver la vie ne s'arrête pas complètement ; la preuve: même des apprentis marin-d'eau-douce viennent si frotter !

L'après-midi est déjà bien avancé lorsque nous nous présentons devant la porte de l'écluse d'Apremont, ce sera notre dernier franchissement pour aujourd'hui. Comme à l'accoutumée dorénavant, la glace sera notre compagne de l'autre côté de la porte amont. Mais qu'importe, avec la très aimable autorisation du chef de la subdivision de VNF (voies navigables de France), nous nous amarrons au ponton d'attente, à proximité de l'écluse.

Fabrice (notre moniteur de bateau-école) nous décerne nos attestations de réussite du permis "Extension Grande-plaisance" affirmant qu'il n'avait encore jamais fait passer des permis dans des conditions aussi difficiles, aussi ne nous a-t-il pas évalué sur la précision millimétrique des entrées d'écluses, mais plutôt sur le sang-froid et la clairvoyance dans nos décisions et actions. C'est le moment de nous séparer de trois membres de notre équipage, Melody (photographe et intendante) retourne aux responsabilités de sa grande famille, car demain c'est lundi ! Et Philippe et Fabrice quand à eux retournent au travail.

Une très sympathique chauffeur de taxi vient nous chercher, Philippe et moi, pour aller rechercher un véhicule à Rupt-sur-Saône, et l'autre à Gray, puisque nous n'avons pas pu, et n'arriverons pas, à atteindre les destinations que nous avions envisagées.

Nous restons les trois à bord avec Valérie et Eric. Après avoir amarré le bateau et protégé la coque avec des pare-battages, à la nuit tombante, l'apéritif précéda un excellent souper. Puis, au lit pour une bonne nuit réparatrice de toutes les tensions accumulées face à la puissance des éléments naturels rencontrés tout au long de ces deux jours. Demain nous projetons d'aller amarrer le bateau à Gray, et de le laisser quelques jours en attendant la décrue.

Au petit matin, tout est paisible dans la dérivation d'Apremont ; même si ma nuit a été peuplée de réflexions sur la possibilité de s'amarrer en sécurité au-dessus de l'écluse de Gray. Nous ne serons pas dans un canal de dérivation, mais en rivière : donc assujettis à la crue ! En sortant de la timonerie je constate que le niveau de l'eau est monté d'encore 50 cm. durant la nuit. Les amarres que nous avons passé autour des bollards des ducs d'albe témoignent du changement du niveau de l'eau.

La décision s'impose d'elle-même, nous allons laisser la péniche ici, le temps de la décrue ; le site vigicrue.fr (disponible à tous) donne des indications très précises du débit de la Saône à Gray. Nous pouvons rentrer en Suisse sans inquiétude. Notre très sympathique chauffeur de taxi est a nouveau sollicitée pour aller rechercher la voiture à Gray. En voyant l'état de la rivière, les digues submergées, les déversoirs en furie, je vous assure que j'ai été très reconnaissant d'être si bien inspiré !

Et voilà, la suite au prochain numéro ! Avec un nouvel équipage.

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